Condamnée...

Comme des millions de personnes dans le monde, j'ai peur des souris.Pas la peine de vous moquer, c'est comme ça, je n'y peux rien.Et les rats n'en parlons pas!! Je trouve ces petites bestioles absolument dégoûtantes et la seule vision de leur queue me donne des frissons. Bien sûr, à chaque fois que je vois une de ces sales bêtes et que je me mets à crier (et que je saute sur la première chose qui me tombe sous la main qui pourrait me servir de refuge, genre une chaise, une table, la cuisinière électrique, un inconnu dans le Bus...), il se trouve toujours quelqu'un pour me sortir cette phrase idiote : "les p'tites bêtes n'ont jamais mangé les grosses". Il n'y a rien qui m'agace plus que ce dicton débile : on voit bien qu'ils n'ont jamais eu affaire à des fourmis carnivores. En plus, les phobies, ça ne se choisit pas : j'en connais qui on peur des nains de jardins!! Et alors?...

Donc, la semaine dernière, alors que je profitais de quelques jours à la cambrousse (c'est à dire : beaucoups de bonne bouffe, un petit peu de feu de cheminée et énormément de pluie), une souris s'est invitée à la fin du repas. Je l'avais déjà vue quelques jours auparavant : Chataigne avait repéré sa tanière, mais vu les compétences de chasseur de mon chat (après 10 ans, sa plus grosse prise reste un cadavre de grenouille à moitié décomposé qu'elle est venue déposer à mes pieds comme une offrande. Heureusement qu'on ne se nourrit pas de la chasse de Chataigne: on ne mangerait pas souvent...), la souris a continué à profiter de la vie dans notre cuisine. Jusqu'à ce soir-là.

 

Après avoir bien crié et m'être mise en sécurité sur une chaise, j'ai "laissé faire les hommes" : à deux, ils ont réussi à coincer le monstre dans un coin de la cuisine... Jusqu'à ce que cette coquine saute littéralement sur les genoux de Chéri-qui-n-a-peur-de-rien et s'échappe par un trou d'elle-même (hihihi, jeux de mots absolument hilarant, je sais, niveau humour je suis au top). Alors, il a fallu prendre des mesures radicales : malgré les doutes de Chéri-qui-ne-croit-pas-aux-bonnes-vieilles-méthodes, j'ai ressorti l'incontournable "tapette à souris Lucifer" (on admire au passage le sens de l'humour de ceux qui ont trouvé un nom aussi original pour cet instrument de mort). Une croûte de fromage (de l'excellent comté, parfumé et goûteux, qui avait fait notre bonheur pendant le dîner : même les condamnés à mort ont droit à un dernier repas digne de ce nom) et il n'y a plus qu'à attendre...

Le lendemain matin, au petit-déjeuner, la tapette avait fait ses preuves. Comme quoi, pas la peine de se ruiner avec du grain ou des poisons coûteux et dangereux : on n'a rien fait de mieux que les techniques d'antan. Seule contrainte : quelqu'un va devoir se dévouer pour extraire le cadavre du piège et s'en débarrasser... Bien évidemment, j'ai passé mon tour...