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Petra Spiewak

La Famille

9 Août 2013, 09:12am

Publié par petra

"Non mais tu te rends compte ? Elle appelle sa mère tous les jours ! A 25 ans ! Il faut qu'elle coupe un peu le cordon, moi j'te l'dis, hein" : je ne suis pas du genre à écouter les conversations de mes voisins de Bus (quoique : parfois, c'est très distrayant...), mais j'avoue que je n'ai pu m'empêcher de prêter l'oreille à ce que racontaient les deux jeunes filles assises à côté de moi.

Je n'ose imaginer ce qu'elles penseraient de moi : à 38 ans et des poussières (enfin, à force d'accumuler les poussières, ça devient des bouloches... Heureusement que le temps glisse sur moi comme un pet de lapin sur une toilée cirée), je dois bien reconnaître que je suis très proche de ma famille.

Bonjour, je m'appelle Petra et j'appelle mon Mari tous les jours.

Et bien oui, je l'assume pleinement : contrairement à la plupart des "jeunes" (si si 30 ans et des poussières, c'est jeune. J'ai d'ailleurs décrété il y a bien longtemps que l'on était jeune tant qu'on n'avait pas préparé un rôti... Dommage : j'adore le rôti. Heureusement qu'on en mange souvent chez mes amis), j'adore passer du temps avec ma famille.

Un jour, lors d'une conversation animée de fin de dîner (lorsque la nuit est bien avancée, que la jolie table dressée pour le dîner n'est plus qu'un champ de ruines et de cadavres de bouteilles, et que la lumière tamisée des bougies invite à aborder les sujet les plus profonds), quelqu'un a demandé à chacun des convives quelle était sa plus grande richesse.

Alors que certains répondaient "ma voiture", mon appartement", "ma Rolex" (true story...), ma réponse est sortie toute seule de ma bouche : "ma plus grande richesse, c'est ma famille".

Et je le pense sincèrement : je me moque éperdument de perdre mes bijoux, mon ordinateur ou mes je-ne-sais-plus-combien-de-paires-de-chaussures. En revanche, ma plus grande peur , c'est de perdre ma famille.

Entre nous, on se surnomme "la famille Fenouillard" (pour ceux qui ne seraient pas passionnés de bande-dessinée du 19ème siècle, cette BD éponyme relatait avec beaucoup d'humour les aventures d'une famille un peu ridicule composée des époux Fenouillard et de leurs deux filles, Artémise et Cunégonde) : un petit nom affectueux qui nous va plutôt bien... Il faut dire que nous ne passons pas vraiment inaperçu. Notamment sur le plan sonore : je ne sais pas pourquoi, mais dans ma famille, on parle fort (enfin, sauf mon Mari qui parle peu, mais seulement pour dire des trucs super intelligents ou faire des blagues un peu grivoises mais néanmois très drôles).

Pour quiconque qui n'est pas habitué à un tel niveau sonore, les repas peuvent être une épreuve : à ses débuts dans la famille, Chéri-qui-est-fils-unique avait du mal à en placer une.

Les choses ont bien changé, comme j'ai pu m'en rendre compte récemment : la semaine dernière,nous avons invité touts nos amis à passer un peu de temps dans notre maison de campagne, histoire de passer de bons moments et fêter les 18 ans de Petit-chérie et chéri-qui-fête-ses-40-ans tout en profitant de leurs bras pour repeindre les volets ou s'occuper du jardin (ce qui nous a quand même valu quelques accidents, dont le tuyau d'arrivée de gaz sectionné par le taille-haie : j'ai toujours dit que le jardinage était une activité dangereuse. C'est pourquoi je m'abstiens...).

Et pendant ce que nous appelons "le kibboutz" (appellation d'origine moi-même et dont je ne suis pas peu fière), nous nous retrouvons durant plusieurs jour entre 6 et 12 autour de la table. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que Chéri-qui-parlait-d'habitude-normalement avait désormais adopté notre mode de fonctionnement et s'était mis à parler aussi (voire plus) fort que nous !

Mais au-delà de notre côté un peu rigolo (notamment lorsque nous partions en vacances et que la voiture ressemblait à la caravane Pacouli : il faut dire que deux filles = deux grosses valises...), ma famille est une famille formidable, bien évidemment.

Pour rien au monde je n'en changerais... C'est avec ma famille que je parle en premier quand j'ai des hauts mais aussi des bas... Un petit coup de cafard, une baisse de moral, une grande nouvelle, un souci au boulot, un début de grippe, l'envie d'entendre une voix rassurante au téléphone ou de partager le dernier potin glané par hasard, un coeur brisé, une déception, la machine à laver qui fuit : un coup de fil, et hop. Un vrai téléphone arabe polonais: on s'appelle les uns les autres pour se donner des nouvelles, on se rappelle ensuite pour en discuter. Et tout le monde est mobilisé. La famille, c'est aussi ce qui vous reste quand tout le monde vous a abandonné, quand ça va mal. C'est ceux qui sont là même quand vous faites une grosse connerie (les prisons sont pleines de délinquants aimés de leur maman ou de leur femme...) ou que tout le monde vous tourne le dos.

C'est ceux qui ne vous jugent pas, ne veulent que votre bien, vous disent les choses, vous pardonnent vos erreurs et vous aiment toujours (parce qu'ils n'ont pas le choix).

Je n'hésite plus à le dire : je suis TRES famille. D'une autre côté, la mienne est tellement géniale...

Tout ça pour dire (une petite pensée pour ma jolie Patricia) que dans la vie on est amener a devoir compiler avec toute sortes de gens,des cons,de très cons,des pas cons du tout et que rien n'y changera rien la terre continueras de tourner (c'est moi qui dit ça...ouf...jm'épatte...) le plus important est ceux qui veulent faire partie de ta vie peut importe tes choix,tes pensées et tes actes...tempis pour les autres...ils pleurerons d'avoir perdu des êtres aussi exeptionnels que Nous... ;-)

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